Qu’appelle-t -on amour ?
Des soifs étanchées. La plupart du temps.
La plupart du temps lorsque je dis « je t’aime », l’autre pourrait entendre, s’il prêtait finement l’oreille, « je te suis reconnaissante d’étancher ma soif de bien-être… »
ou encore, ma soif de plaisir…
ou encore, ma soif de douceur...
ou encore, ma soif de joie…
ou encore, ma soif de partage, de me sentir reliée…
ou encore, ma soif d’être reconnue dans ce que je suis d’unique…
La plupart du temps lorsque je dis « je t’aime », l’autre pourrait entendre, s’il prêtait finement l’oreille, « je te suis reconnaissante d’étancher ma soif de bien-être… »
ou encore, ma soif de plaisir…
ou encore, ma soif de douceur...
ou encore, ma soif de joie…
ou encore, ma soif de partage, de me sentir reliée…
ou encore, ma soif d’être reconnue dans ce que je suis d’unique…
Alors je passe des contrats, pour être rassurée, assurée de
ces moments là, où je suis bien, où je prends et donne du plaisir, où je me
sens reliée, où je me sens unique...
Alors je passe des contrats d’exclusivité… « Je n’aimerai que toi et tu n’aimeras que moi »… « Cette intimité, cette vulnérabilité que j’offre au sein de notre relation, toi seul y aura accès »… « Tu sais que mon cœur peut désirer à l’infini et ni toi, ni moi n’avons de contrôle sur lui, mais mon corps, il est à toi, seulement à toi »… Je passe de tels contrats parce que sans ça je ne peux être aimée, sans ça, qui voudrait de moi. Je passe de tels contrats parce que sans ça je ne peux m'abandonner à aimer, sans ça je suis au bord du gouffre en permanence.
Alors je passe des contrats qui semblent naturels. Et pourtant quelque chose commence à crier à l’intérieur.
Alors je passe des contrats qui ne semble que des fils, mais qui parfois m’entravent aussi sûrement que des chaines. Qui se dressent comme un mur, lorsque que le Vivant , l’Instant qui se donne, voudrait m’emmener ailleurs…
Qui leur donne ce pouvoir ? Moi bien sûr. Nul autre que moi ne peut m’octroyer ma propre liberté.
Alors un jour je sens bien que je serais autre si j’ôtais ces fils. Un jour, il y a un appel à se déployer autrement.
Et je me trompe encore quand je réclame à l’autre de reconnaître ma liberté. Cet envol, je ne peux le prendre que seule.
Je revendique une liberté sans connaitre toute la profondeur qu’elle engage. Il n’y a qu’une chose que je connaisse : la sensation de son appel violent. Je viens de naître à un monde inconnu et il n’y a pas d’autre chemin que le vivre pour qu’il se révèle. Je n’en découvre les lois qu’après les avoir transgressées et les angles et les contours ne m’apparaissent qu’après m’être blessée à leur contact. A chaque blessure je meure et je nais un peu plus. Pour chaque effondrement, un nouvel espace s’ouvre en moi.
Quel est ce feu qui m’anime, qui brûle encore dans la tempête, qui maintient un espace de clarté où je me tiens, encerclée d’obscurité, qui me permet de côtoyer le gouffre sans que tout de moi pleure ?
C’est une intuition car rien n’est promis. Et une évidence qu’il n’y a rien d’autre à faire que de vivre cette intuition.
Il y a des soifs qui ont besoin d’être étanchées, et si je les regarde comme telles au lieu de les noyer dans le mot amour, alors peut-être serais-je à même d’avoir un rapport plus sain avec elles.
Le mot « amour », j’aimerais le réserver pour ce moment si particulier où nous nous rencontrons réellement. Lorsqu’il n’y a que la présence. Lorsque l’espace d’un instant, plus rien d’autre n’existe que ta présence, la mienne, et ce contact, indescriptible. C’est un espace hors du temps, ce qui s’est passé avant et qui se passera ensuite n’a aucune place. C’est un espace hors des enjeux, rien ne se donne, rien ne se prend, il n’y a pas de preuve, il n’y a pas de peur, on sait.
C’est le moment où ce « je t’aime » naît d’un autre endroit. Il n’est plus la réaction à un endroit de moi qui appelait et qui a été rempli. Il émerge d’une qualité de contact qui n’est pas de ce monde. Pas encore.
L’Amour je ne sais pas ce que c’est. Mais si je devais choisir des mots de ce monde pour décrire ce que j’en perçois, si je devais choisir des mots de ce monde, ce monde qui a besoin d’abstraire, de séparer, pour comprendre, pour appréhender, je pourrais dire ceci :
Ce que j’appelle le Vivant est à la fois l’essence et l’existence de toute chose. L’Amour est ce mouvement qui manifeste l’essence dans l’existence. L’Amour c’est le Vivant dans sa forme éprouvée.
Alors je passe des contrats d’exclusivité… « Je n’aimerai que toi et tu n’aimeras que moi »… « Cette intimité, cette vulnérabilité que j’offre au sein de notre relation, toi seul y aura accès »… « Tu sais que mon cœur peut désirer à l’infini et ni toi, ni moi n’avons de contrôle sur lui, mais mon corps, il est à toi, seulement à toi »… Je passe de tels contrats parce que sans ça je ne peux être aimée, sans ça, qui voudrait de moi. Je passe de tels contrats parce que sans ça je ne peux m'abandonner à aimer, sans ça je suis au bord du gouffre en permanence.
Alors je passe des contrats qui semblent naturels. Et pourtant quelque chose commence à crier à l’intérieur.
Alors je passe des contrats qui ne semble que des fils, mais qui parfois m’entravent aussi sûrement que des chaines. Qui se dressent comme un mur, lorsque que le Vivant , l’Instant qui se donne, voudrait m’emmener ailleurs…
Qui leur donne ce pouvoir ? Moi bien sûr. Nul autre que moi ne peut m’octroyer ma propre liberté.
Alors un jour je sens bien que je serais autre si j’ôtais ces fils. Un jour, il y a un appel à se déployer autrement.
Et je me trompe encore quand je réclame à l’autre de reconnaître ma liberté. Cet envol, je ne peux le prendre que seule.
Je revendique une liberté sans connaitre toute la profondeur qu’elle engage. Il n’y a qu’une chose que je connaisse : la sensation de son appel violent. Je viens de naître à un monde inconnu et il n’y a pas d’autre chemin que le vivre pour qu’il se révèle. Je n’en découvre les lois qu’après les avoir transgressées et les angles et les contours ne m’apparaissent qu’après m’être blessée à leur contact. A chaque blessure je meure et je nais un peu plus. Pour chaque effondrement, un nouvel espace s’ouvre en moi.
Quel est ce feu qui m’anime, qui brûle encore dans la tempête, qui maintient un espace de clarté où je me tiens, encerclée d’obscurité, qui me permet de côtoyer le gouffre sans que tout de moi pleure ?
C’est une intuition car rien n’est promis. Et une évidence qu’il n’y a rien d’autre à faire que de vivre cette intuition.
Il y a des soifs qui ont besoin d’être étanchées, et si je les regarde comme telles au lieu de les noyer dans le mot amour, alors peut-être serais-je à même d’avoir un rapport plus sain avec elles.
Le mot « amour », j’aimerais le réserver pour ce moment si particulier où nous nous rencontrons réellement. Lorsqu’il n’y a que la présence. Lorsque l’espace d’un instant, plus rien d’autre n’existe que ta présence, la mienne, et ce contact, indescriptible. C’est un espace hors du temps, ce qui s’est passé avant et qui se passera ensuite n’a aucune place. C’est un espace hors des enjeux, rien ne se donne, rien ne se prend, il n’y a pas de preuve, il n’y a pas de peur, on sait.
C’est le moment où ce « je t’aime » naît d’un autre endroit. Il n’est plus la réaction à un endroit de moi qui appelait et qui a été rempli. Il émerge d’une qualité de contact qui n’est pas de ce monde. Pas encore.
L’Amour je ne sais pas ce que c’est. Mais si je devais choisir des mots de ce monde pour décrire ce que j’en perçois, si je devais choisir des mots de ce monde, ce monde qui a besoin d’abstraire, de séparer, pour comprendre, pour appréhender, je pourrais dire ceci :
Ce que j’appelle le Vivant est à la fois l’essence et l’existence de toute chose. L’Amour est ce mouvement qui manifeste l’essence dans l’existence. L’Amour c’est le Vivant dans sa forme éprouvée.
C’est en ce sens que je comprends ce magnifique texte de Khalil Gibran :
Quand l’amour vous fait signe, suivez-le,
bien que ses voies soient dures et escarpées.
bien que ses voies soient dures et escarpées.
Et lorsque ses ailes vous enveloppent,
cédez-lui,
bien que l’épée cachée dans son pennage puisse vous blesser.
bien que l’épée cachée dans son pennage puisse vous blesser.
Et lorsqu’il vous parle, croyez en
lui, malgré que sa voix puisse briser vos rêves
comme le vent du nord saccage vos jardins.
comme le vent du nord saccage vos jardins.
Car de même que l’amour vous couronne,
il doit vous crucifier.
De même qu’il est pour votre
croissance il est aussi pour votre élagage.
De même qu’il s’élève à votre hauteur
et caresse vos branches
les plus légères qui tremblent dans le soleil.
les plus légères qui tremblent dans le soleil.
Ainsi pénétrera-t-il jusqu’à vos
racines et secouera dans leur attachement à la terre.
Comme des gerbes de blé …
Il vous
emporte,
Il vous
bat pour vous mettre à nu,
Il vous
tamise pour vous libérer de votre bale,
Il vous
broie jusqu’à la blancheur,
Il vous
pétrit jusqu’à ce que vous soyez souples.
Et alors … il vous livre à son feu
pour que vous puissiez devenir le pain sacré du festin de Dieu.
pour que vous puissiez devenir le pain sacré du festin de Dieu.
Toutes ces choses, l’amour vous les
fera pour que vous puissiez connaître
les secrets de votre cœur et devenir, en cette connaissance, un fragment du cœur de la Vie
les secrets de votre cœur et devenir, en cette connaissance, un fragment du cœur de la Vie
Mais si dans votre peur, vous ne
recherchez que la paix et le plaisir de l’amour,
alors il vaut mieux couvrir votre nudité et sortir de l’aire de l’amour.
alors il vaut mieux couvrir votre nudité et sortir de l’aire de l’amour.
Pour vous rendre dans le monde sans
saisons ...
Où vous
rirez, mais non pas … tous vos rires,
Et
pleurerez, mais non pas … toutes vos larmes.
L’amour ne donne que de lui-même et ne
prend que de lui-même.
L’amour ne possède pas et ne veut pas
être possédé. Car l’amour suffit à
l’amour.
Et ne pensez pas que vous pouvez
guider le cours de l’amour.
Car l’amour, s’il vous trouve digne, dirigera votre cours.
Car l’amour, s’il vous trouve digne, dirigera votre cours.
L’amour n’a point d’autre désir que de
s’accomplir.
Mais si vous aimez et devez avoir des désirs qu’ils soient ceux-ci :
Se fondre et être un ruisseau coulant
qui chante sa mélodie à la nuit,
Connaître la douleur de trop de
tendresse,
Être blessé par sa propre intelligence
de l’amour
Et saigner volontiers et joyeusement,
Se réveiller à l’aurore avec un cœur
ailé et rendre grâce pour une autre journée d’amour;
Se reposer à l’heure de midi et
méditer sur l’extase de l’amour;
Rentrer en sa demeure au crépuscule
avec gratitude.
Et alors dormir … avec en son cœur …
une prière pour le bien-aimé,
et sur les lèvres … un chant de louange.
et sur les lèvres … un chant de louange.